Les ralentisseurs sont des dispositifs d’aménagement de la chaussée, ayant pour objectif d’assurer la sécurité routière en réduisant la vitesse des véhicules. Implantés en agglomération, le dos-d’âne, le plateau et le coussin surélèvent la hauteur de la chaussée. Tandis que la chicane et l’écluse modifient le tracé de la route. Comparaison des différents dispositifs de ralentissement présents dans le Code de la route.
Des ralentisseurs surélevés pour diminuer le risque d’excès de vitesse
Certains ralentisseurs sont mis en place en agglomération pour modifier le niveau de la chaussée et contraindre les véhicules à limiter leur vitesse à lors de leur passage sur le dispositif.
Le dos-d’âne : le ralentisseur le plus ancien du Code de la route
Le dos-d’âne est le plus ancien ralentisseur de trafic implanté sur les routes françaises. Ce dispositif de forme sinusoïdale est toujours accompagné de panneaux de signalisation. Le dos-d’âne s’étend sur toute la largeur de la chaussée, ce qui en fait un obstacle incontournable pour les véhicules. Son objectif est de contraindre les usagers à réduire leur vitesse en provoquant un inconfort au passage de la voiture. En France, contrairement aux plateaux, il est interdit d’y placer un passage piéton. Ce dernier sera plutôt placé avant ou après le dos-d’âne.
Le plateau : réduire la vitesse des véhicules sur une distance plus longue
De forme trapézoïdale, le plateau est une surélévation plane de la largeur de la chaussée. De longueur variable, il peut s’étendre sur quelques centaines de mètres ou couvrir un carrefour entier. Il est obligatoirement positionné dans une zone limitée à 30 km/h ou dans une agglomération avec limitations ponctuelles à 30 km/h. Au contraire du dos-d’âne, le plateau doit comporter au moins un passage piéton. Ce dispositif est souvent choisi, car sa faible hauteur lui permet de mieux s’intégrer dans le paysage urbain.
Le coussin berlinois en caoutchouc : un système spécifique aux autos
Ce ralentisseur a été utilisé pour la première fois à Berlin, ce qui lui a valu son surnom de “coussin berlinois“. Il s’agit d’une plaque carrée surélevée avec 4 bords obliques, généralement en caoutchouc de couleur rouge. À la différence des autres ralentisseurs, il ne couvre pas toute la largeur de la voie.
Cette caractéristique lui permet de contraindre les voitures à ralentir sans impacter les véhicules à autre gabarit (cyclistes, deux-roues, poids lourds). La forme et la taille du coussin imposent au conducteur de la voiture de mettre au moins deux roues sur le ralentisseur. Cela suffit à réduire la vitesse lors de son passage.
Des ralentisseurs qui modifient le tracé de la route pour jouer sur la psychologie des conducteurs
Le Code de la route prévoit des dispositifs qui rétrécissent la chaussée ou cassent la perspective rectiligne à laquelle les automobilistes sont habitués. Ces systèmes contraignent psychologiquement les conducteurs à réduire leur vitesse.
La chicane : un dévoiement qui fluidifie le trafic
Aussi appelé “chicane”, le dévoiement implique la création d’un décalage de trajectoire pour le conducteur. Souvent implanté aux abords des écoles, il force les voitures à réduire leur vitesse en suivant un nouveau tracé de route. En perturbant l’aspect rectiligne de la route, le dévoiement influence directement l’allure du conducteur. Une chicane peut se présenter sous différentes formes : un simple marquage au sol ou un aménagement de la voirie. On peut y trouver un îlot central symétrique impactant les voies dans les deux sens de circulation. Cet îlot peut aussi être asymétrique, ce qui signifie qu’il modifie le tracé dans un sens seulement.
L’écluse : un rétrécissement de la voie pour alterner la circulation
L’écluse est une réduction de la chaussée qui impose aux véhicules des deux voies une circulation alternée. Une voiture venant dans un sens doit s’arrêter afin de laisser passer celle qui arrive en face. L’objectif de ce rétrécissement est de donner au conducteur l’impression que la route est moins large, ce qui l’incite à diminuer sa vitesse de façon instinctive.
Les obstacles provoquent une cassure visuelle dans la perspective de la route. Dans certaines agglomérations, les écluses sont installées dans le but de consacrer plus d’espace aux autres usagers (piétons, cyclistes, etc.). Ce type de ralentisseur peut également marquer la transition entre 2 espaces, comme un système de porte.
L’îlot central : au service de tous les usagers
L’îlot central est un aménagement du tracé de la route sur une longueur donnée, via un élément placé entre les deux voies routières. Il reste franchissable s’il est constitué par un marquage au sol. Il est infranchissable lorsqu’il est végétalisé ou construit en béton. L’îlot central possède certains avantages :
- il réduit la largeur de chaque voie,
- il sépare distinctement le trafic routier,
- dans les virages, il permet aux conducteurs de ne pas dévier de leur trajectoire,
- il permet les traversées piétonnes en deux temps pour protéger les piétons.
La bande sonore : assurer la sécurité sur l’autoroute
Placé perpendiculairement à la voie, ce ralentisseur est surtout répandu sur les autoroutes et les routes à grande vitesse. Comme son nom l’indique, la bande sonore émet un bruit au passage des roues du véhicule pour signaler au conducteur qu’il quitte la voie. On trouve aussi des bandes sonores par groupe de 3 à 6 aux abords des péages, avec pour objectif de faire ralentir les automobilistes.